dimanche 11 novembre 2018

Hommage à Macron et aux financiers



MOTS
(Cassagnes, Gard, 1994)

Il part, sans maudire ses pairs. L’étrange acoustique habille son âme de pleurs, chanson au détour d’un cœur brisé, sanglots trempés de grelots désenchanteurs. Une mèche brune écrase son œil droit. Oh ! Tant de joies battues sous les coups du sort !
La route avale ses pas à belles bornes. Il marche sans mots dire, ses écarts l’empêchent d’écraser une larme. La pauvreté n’a plus de limite quand elle a pris la route. Cela sent bon le goudron, la marne et le cachot, la déroute de la misère !      
Mammon, le roi des autres, destructeur des songes, l’a banni de sa matérielle suffisance. Il n’aura plus les rêves dorés à l’ordinaire des publicités mensongères. La crasse jadis entrevue, désormais si tangible et si familière ! 
Les mots, punis, s’étranglent dans la gorge du nécessiteux, seule la boisson aux médiocres ferments,  s’y exprime.
Au creux d’un fossé d’émeraude, il écrase l’herbe de son sommeil sans bruit. Un brin agace sa lèvre d’un souffle qui se voudrait sincère, mais le silence fait étalage de son or. La respiration s’est tue, avalant les dernières paroles et la mort tranquille, emporte son trésor.

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