lundi 4 février 2019

MOTS (I)
(Cassagnes, Gard, 1994)

Quand le dessous des jours s’abîme dans l’encre de la Chine et que plus rien ne fonctionne au royaume des machines, sur le noir rempli d’étoiles, on interroge les commandes invisibles. La soif de vérité est grande et le sable aveugle les rouages de la pensée.
    Une grande marée, des vagues, une écume arriment tout bien-être pour le rendre au mal, comme un galet sur le rivage. L’ardeur du temps désolé pour toujours, des misères et des souffrances ; pierre ponce des corps et des âmes, érode nos vies quoiqu’il en coûte.
     Sur des cimes, vogue l’ordre inaccessible, amours, idéaux, illusions... De l'ineffable, de l’invisible, de l’indicible, songes, rêves et promesses, on a de grandes lassitudes et fi, ces dieux leurs hautaines attitudes !
     La boîte à images nous dégoise le quotidien de longitudes en platitudes, ce rase-mottes empêche le doux vertige des altitudes. Un chanteur écorche un micro nasillard sous les spots et d’une rengaine électrique, assassine nos oreilles en despote.
    Sous la bannière du vent, nos cerveaux entoilés s’éprennent de liberté, une joie toute humaine chasse l’esprit mauvais ;  au creux des heures, l’espoir, que l’on croit entrevoir.

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