mardi 19 novembre 2024

 

 Le nouveau numéro de "Graines d'Histoires" est désormais en vente au prix de 22 € dans les espaces culturels de Leclerc et Intermarché et M'Lire de Château-Gontier. Autres points de vente à Craon, Segré, Le Lion d'Angers...

Ci-dessous un aperçu :

 


Et ci-après, l'excellent article de Georges Fouassier (qui aurait dit qu'une fougère serait porteuse de tant d'émotions ?) :




mercredi 13 novembre 2024

En voilà des histoires.

 Prochainement va paraître la publication de "Graines d'histoire en Haut-Anjou", livre au format revue auquel je participe et, comme son nom l'indique, parle d'histoires locales.

 

 

J'y participe modestement en abordant le thème de la sigillographie. La présentation et la prévente se feront le 15 novembre prochain à Château-Gontier.


mercredi 28 février 2024

Toujours aussi vrai, hélas...

 

CONNAISSANCE

La Rongère, 11 avril 2015

 

C’est une chanson un peu triste. On voudrait bien la taire, mais comment faire ? La mélodie hante le cortex, tel un fantôme épris, au grincement de ses chaînes.

Qui arrêtera la berceuse infernale : atroce gangrène qui, sur la portée des notes, s’enchaîne ?

Le silence, froid tombeau à l’oubli des siècles, étoufferait cet air sans joie, peut-être. Seulement voilà, c’est une rengaine qui lancine, agrippée au pariétal. Une chanson un peu trop triste que personne ne fera jamais taire.

jeudi 22 février 2024

Vieux écrits

 

LAURA

(Cassagnes, Gard, 1991)

 

          Elle m’agace. Elle vient me tourner autour et me parler. Elle sait pourtant que cela m’exaspère : j’ai horreur d’être dérangé quand j’écris (j’écris des contes pour enfants qui ne sont jamais publiés.) Elle le sait mais elle vient quand même. Elle s’inquiète de savoir ce que je veux manger. Du saucisson, des nouilles ? Sont-ce des ingrédients à mettre au milieu de ma littérature ? Voilà : voilà tout le respect que lui inspire ma prose, çà fait plaisir ! J’explose et je l’envoie sur les roses.

          Elle s’effondre en larmes sur le fauteuil bleu. Dieu qu’elle est belle ma petite femme en pleurs ! Elle resplendit comme une fleur à la rosée du matin. Son petit nez fripon palpite d’émotion, ses tendres joues ont rosi et ses yeux verts brillent à l’eau triste des larmes. J’observe son épaule nue, ronde et dorée, qui sursaute sous les sanglots, je la sais douce et chaude comme d’un petit animal. C’est comme ses petits seins, ces deux mignons dont chacun tient dans une main. Ma pauvre Laura chérie, si désirable !

          Je pourrai la consoler, je l’aime après tout... Elle souffre. Moi, je souffre de la voir souffrir, mais j’aime souffrir. Je ne supporte pas d’être heureux. J’ai besoin de faire du mal aux gens que j’aime et qui m’aiment, c’est pour moi une source de plaisir. En même temps, je ressens la nécessité d’être aimé pour ce que je suis et même au-delà, d’où mon comportement souvent abject. Je ne supporte pas ces amours langoureuses et fades aux regards de bovins repus ; ces tripotages répugnants : tissus froissés et chairs malaxées ! Non, non ! Je veux un ballet de regards enflammés ou fiévreux, je veux de languides caresses en souffles sur la peau, je veux voir le plaisir naître et mourir en artiste à force d’ébauches lentes à venir.

          Je ne crois pas à la durée des sentiments, on aime souvent une personne par attrait de la nouveauté, le temps fait là-dessus son œuvre... Ou parfois, l’on décèle des qualités inconnues, mais l’habitude nous en désintéresse. D’autres fois, l’on transpose sur l’être cher, des vertus qui ne résistent pas à l’épreuve de la réalité.

          Quand je courtisais Laura, je m'inquiétais déjà de la durée de notre relation. J’imaginais malgré moi - alors que ma bouche jouait tendrement avec la sienne - des scènes de rupture, des mots violents et destructeurs. Je ne pouvais pas nous inventer un avenir heureux ou peut-être ne le voulais-je pas... Par peur sans doute, de quitter les vieilles habitudes de la douleur.

          Ah ! Laura, tu me déchires à pleurer comme une enfant sur ton fauteuil ! Je voudrais te consoler, te cajoler, te caresser, t’aimer enfin ; je n’en ferai rien cependant, tu le sais bien, j’aime trop souffrir de te voir souffrir.

          Hier, en te faisant l’amour, j’ai franchi un palier : je t’ai humilié pour m’humilier davantage encore. Je t’ai giflé, tordu les poignets, pincé les seins, mordu les doigts ; la rage et le remords m’animaient dans le même élan. Tu étais belle de surprise et de douleur contenue ! Pourtant, tu t’es prêtée au jeu de la soumission et je me suis retiré, écœuré.

          Je t’aime Laura, je sais que tu le sais, mais cela ne suffit pas, ça je le sais aussi. Tu attends que je te le dise, je sais que c’est ma dernière chance de te garder. Tu sais aussi que je me tairai, que rien ne me poussera sur les rives du bonheur que tu incarnes en cet instant, Laura. Sans douleur, sans souffrance, je n’existe pas Laura, j’ai peur d’être heureux Laura, de m’échapper, de ne plus être moi, le comprends-tu ?

          Elle a dû comprendre.

Laura s’est levée du fauteuil bleu, légère comme une fleur du soir, les joues encore roses et les yeux délavés.

Laura a cherché mon regard…

Elle ne la pas trouvé.

Alors Laura est partie.

 

 

mercredi 3 janvier 2024

2024

 

L’exercice des vœux est un art difficile.

Il est compliqué d’échapper aux souhaits de bonne santé et de bonheur ; personne ne veut passer pour un goujat !

Ce rite est très ancien (A Babylone, il donnait lieu à des orgies). Cependant, même pour être original, je ne me vois pas écrire : « Bonne année et surtout belle orgie ! »

Je regrette l’époque pas si lointaine où l’on envoyait des cartes. Elles palliaient la platitude des phrases convenues du verso.

Me voilà au pied du mur…

Donc : bonne année 2024 à toutes et à tous, que les cieux vous soient propices et la santé au rendez-vous.