Présence du Haut-Anjou, association qui rassemble des passionnés d'histoires locales, qui s'inscrivent souvent dans l'histoire au sens plus large, édite chaque année un livre intitulé "GRAINES D'HISTOIRES". Ce document de 177 pages est truffé d'anecdotes peu connues ou de faits surprenants et inédits.
Cette année encore, le nouveau numéro paru il y a peu, réserve son lot de surprises accompagnées d'une très belle documentation photographique, comme toujours.
Le livre au format 21x29.7 est disponible à la librairie M'Lire de Château-Gontier, aux espaces culturels de Leclerc (Azé), Super U (Lion d'Angers) et Intermarché (Saint-Fort), ou dans les offices de tourisme de Segré et de Château-Gontier.
Si vous cherchez un intrus parmi les nombreux auteurs talentueux et érudits de cet ouvrage, ce sera moi. J'ai apporté ma modeste contribution en fouillant dans mes archives personnelles...
Voici la présentation de cet article en guise de mise en bouche :
« Un Grenier
royal » !
J’ai pleinement conscience de la prétention d’un tel titre
et j’en assume l’entière responsabilité. Surtout au vu du bric à brac dudit
lieu !
Ce titre un peu provocateur me
permet, sous forme de pirouette, de sortir partiellement de l’histoire locale
afin d’évoquer un personnage de l’Histoire de France, même si mon grenier est
perché à La Jaille-Yvon.
Il
s’agit de Marie-Thérèse de France, seule enfant rescapée du Roi Louis XVI,
connue également sous le nom de Madame Royale.
Le document que j’ai retrouvé dans les archives
familiales était inconnu du public, même si les grandes lignes des événements relatés,
eux, l’étaient, ainsi que les protagonistes
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J’espère que les souris et les
araignées me pardonneront ! |
Comment
diable ce fac-similé est-il arrivé dans mon grenier ?
Je pense, par
l’entremise de mon ancêtre Louis François Antoine Nicolas de Messey,
rescapé de la guillotine, prévôt
de Paris sous Louis XVIII et très dévoué à la famille royale – Il a par ailleurs
écrit un très distrayant témoignage sur son émigration en Autriche de 1791 à la
Restauration, mais ça c’est une autre histoire, comme disait Rudyard Kipling -
J’ai
donc déchiffré et retranscrit ce document. Il s’agit d’un échange de
prisonniers : Madame Royale contre une demi douzaine de conventionnels
français. En effet, en 1795, le Directoire qui fait suite au régime de la
Terreur, décide de relâcher la Princesse dont le sort commence à émouvoir le
peuple et que l’on surnomme désormais « l’orpheline du Temple ».
Le Temple qui n’a rien d’un lieu
propice au recueillement et qui a heureusement disparu… (Tant pis pour les
journées du patrimoine !)
Le Ministre de l’Intérieur Bénézech donne ordre de mission au capitaine de gendarmerie
Méchain d’extraire la Princesse de sa geôle où elle a appris successivement la
mort de ses parents, de son frère et de sa tante, et de conduire la future Duchesse
d’Angoulême jusqu’à la frontière Suisse, en vue de l’échange.
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Sortie du Temple de Madame Royale
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Le voyage s’annonce à la fois
long et périlleux en raison de l’état des routes (nous sommes en hiver) et du
climat encore délétère dans la société française. Le citoyen Méchain,
conformément aux ordres reçus, tiendra un journal détaillé de son périple
jusqu’à la remise de la captive à l’Empereur d’Autriche François II, son cousin.
Cela nous permet de vivre heure
par heure le déroulé du voyage avec des rebondissements plus ou moins
rocambolesques.
Bonne lecture !