dimanche 31 octobre 2010

Ah ! La différence !
Quel vaste sujet ! Et combien galvaudé et détourné par les pseudo minorités ou les pseudo victimes de la société !
On ne supporte pas les « originaux » qui ne feraient pas de mal à une mouche (ils ne s’imaginent même pas la sodomiser, c’est dire !) Et on tolère les extrémistes de tous poils, à commencer par les fous de Dieu ou d’Allah ou d’autres entités plus ou moins célestes (forcément, ils sont plus nombreux et peut-être violents, va savoir ?)



GARÇON BIZARRE
(Cassagnes, Gard, 1991)

C’est un garçon un peu bizarre, qui raconte des histoires étranges d’éléphants qui parlent la nuit. On l’aime bien mais on s’en méfie, car la folie souvent dérange et ses pachydermes nous encombrent.
Parfois il pleure, il dit que ce n’est rien qu’un peu d’eau, rien qu’un peu d’eau pour nettoyer son cerveau.
C’est un garçon un peu bizarre, qui collectionne des oreillers et les embrasse tendrement comme des maîtresses. On en rit entre nous, mais ces amours curieuses nous effrayent.
Parfois il pleure, mais ce n’est rien qu’un peu d’eau, rien qu’un peu d’eau pour nettoyer son cerveau.
C’est un garçon un peu bizarre, qui parle tout seul et fait des grimaces en s’esclaffant devant la glace. On le sermonne en lui disant qu’il a passé l’âge, sa joie nous gâche le plaisir d’être normaux.
Alors il pleure, ce n’est jamais qu’un peu d’eau, rien qu’un peu d’eau pour nettoyer son cerveau.
C’est un garçon un peu bizarre, qui nous lance des cailloux quand il nous voit. On se demande pourquoi, on ne veut que l’aider à être comme nous et faire des choses comme tout le monde.
Soudain il pleure, ce n’est qu’un petit peu d’eau, rien qu’un peu d’eau pour nettoyer son cerveau.
C’est un garçon un peu bizarre, qui a dit non aux infirmiers, a pris son pistolet et s’est tué. Depuis le temps que nous le guettions, nous savions que cela tournerait mal.
Personne ne pleure, ce n’était jamais qu’un fou, rien qu’un pauvre fou qui pleurait pour des riens.

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