Sacrédié ! Comme disait le docteur dans le célèbre texte de Courteline (vous trouverez bien), je suis bien d'accord avec moi-même sur ce coup là !
Vous l'aurez compris : je rame côté écriture en ce moment...
J'ai des lectrices exigeantes qui attendent tellement de moi que j'ai quelques scrupules à pondre des textes moyens... Et pourtant, lorsque je vois ailleurs certaines productions, je me dis que l'on pourrait être plus gentil à mon endroit. Sans blague !
SUR LE PAPIER GLACE
(Le Bignon sur Maine, vendredi 28 juillet 1995)
(Le Bignon sur Maine, vendredi 28 juillet 1995)
On voudrait dire, parler, exprimer ses joies, ses craintes, ses désirs... mais l’on se tait. Les mots ne sont que le timide reflet de la pensée, de l’âme humaine. Alors, bien sûr, on bavarde, mais les paroles ne sont qu’un paravent aux bourrasques du silence. Et la solitude intérieure devient terrible, si intime, si parfaite d’intransigeance.
Comme la souffrance morale peut être limpide dans sa cruauté ! Les douleurs s’accumulent comme autant de petits cancers : enzymes gloutons de l’espérance et de la joie de vivre.
La dérision atteint son paroxysme lorsque, à bout de phrases, de verbes et d’éloquence, le ressort usé au fond du cœur s’essaye encore sur la feuille, dans un ultime vibrato, à d’affligeants trémolos !
Telles des catins, les lignes se couchent sur le vélin pernicieux dont la blancheur virginale aveugle sous la lampe ; c’est un stratagème infâme du papier qui enfouit les désespérés sous les neiges éternelles de son mutisme.
Démoralisant constat de la page qui montre ostensiblement pâte blanche, afin de berner les sens ! Son œil sans pupille glace d’effroi le malheureux en manque de phrases.
Las, ce regard vide engloutit dans son écume, les pauvres velléités d’expression. On avait pourtant tellement de choses à dire sur soi et ses misères !
Comme la souffrance morale peut être limpide dans sa cruauté ! Les douleurs s’accumulent comme autant de petits cancers : enzymes gloutons de l’espérance et de la joie de vivre.
La dérision atteint son paroxysme lorsque, à bout de phrases, de verbes et d’éloquence, le ressort usé au fond du cœur s’essaye encore sur la feuille, dans un ultime vibrato, à d’affligeants trémolos !
Telles des catins, les lignes se couchent sur le vélin pernicieux dont la blancheur virginale aveugle sous la lampe ; c’est un stratagème infâme du papier qui enfouit les désespérés sous les neiges éternelles de son mutisme.
Démoralisant constat de la page qui montre ostensiblement pâte blanche, afin de berner les sens ! Son œil sans pupille glace d’effroi le malheureux en manque de phrases.
Las, ce regard vide engloutit dans son écume, les pauvres velléités d’expression. On avait pourtant tellement de choses à dire sur soi et ses misères !
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