samedi 24 septembre 2011

LE JOUR SE LEVE
(Trélazé, Maine et Loire, 1995)

    Encore vêtu de son aube, le petit jour débarque dans ma cuisine. 
    La cafetière crache sa haine et le café tombe en gouttes amères.
    L’arôme bon marché agresse mon odorat encore assoupi. 
    Un nuage âcre empoisonne le plafond : le pain est brûlé. 
    L’horloge sur son mur, accumule les secondes et les heures 
    Et la cuillère près du bol s’essaye à de pâles lueurs. 
    Vulgaire, la toile cirée reflète des clartés dans ses fleurs
    Et le beurre étale sur mes tartines son jaune empli de rance. 
    Le globe exhibe fièrement sa collection de mouches.
    Le papier peint est encrassé de monotonie. 
    Partout dans ma vie la laideur est installée. 
    Ton absence a rendu aux choses leurs vérités. 
    Tout meurt du désespoir d’être à sa place. 
    Et j’en ai marre de l’obstination du jour à se lever.

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