vendredi 13 janvier 2012

Perfusions et belles canines

 A la demande générale, ou presque, voici un extrait de ma pièce "Perfusions et belles canines" et son descriptif sommaire ci-dessous :



Thématique : emploi, quiproquos, vampires.

Durée : environ 90 minutes

Tout public

Personnages :   (4 femmes et 7 hommes, distribution modulable)

IGOR VON KOSTEMBACH : père de Zabor. Très à cheval sur les traditions ancestrales vampiriques. Très raide dans ses attitudes, facilement hautain et cassant. Le costume doit aller avec ce type de personnage : hors d’âge et bien sûr, très sombre.

ZABOR : fils d’Igor. Personnage plus falot, mais avec une mentalité très vampire quand même ; c’est un prédateur, saperlipopette !

DRUSELLA : épouse de Zabor. Vampire, bien entendu, mais femme cependant, désirant sauver les apparences quoi qu’il arrive et mère attentive.

SASCHA : fils de Zabor et Drusella. Adolescent plus dans son époque, son vocabulaire et sa syntaxe s’en ressentent. Il est très imaginatif et débrouillard. Plus de fantaisie dans ses vêtements. Il serait amusant qu’il porte un tee-shirt avec le chiffre 666.

REBECCA : la petite sœur bêtisière et espiègle.

LA BONNE ANASTHASIE : dort la plupart du temps dans son placard. On la sort pour défaire le ménage. Ce n’est pas un foudre de guerre, à tous niveaux.

UN HUISSIER DE JUSTICE : psychorigide. Pas souriant pour deux sous (c’est un huissier).

LE CAMBRIOLEUR : Pas très fin ni très cultivé. Il sera mordu et deviendra vampire à son tour.

L’ASSISTANTE SOCIALE : onctueuse, très assistante sociale. Quand même un petit peu larguée. Vêtements plus colorés pour faire contraste. Finira vampire .

DEUX GENDARMES : le n°2 peut être de sexe féminin.

Synopsis :  Une famille de vampires, harcelée par les huissiers, doit trouver un moyen de subsistance afin d’échapper à la vigilance tatillonne de l’Administration. Ils décident de monter une association afin de subvenir à leurs besoins... Tout don, en liquide ou en nature, sera accepté !..
 
La sonnette retentit avec une sonorité lugubre.

IGOR - Tiens ? On sonne… Vous attendez du monde ? Car moi, je n’ai invité personne.

DRUSELLA - Non. C’est curieux…

ZABOR - Pas moyen d’être tranquille !

SASCHA (se dirigeant vers la porte) - Je vais voir. (Il revient en compagnie de l’huissier.) C’est un Maître qui veut prendre des mesures ou chais pas quoi !

L’HUISSIER (intervenant sur un ton pète-sec) - Maître Duverney ! (Il tient un document à la main.)

IGOR (approchant guilleret) - Tiens, un aristocrate ? Nous voilà enfin en compagnie de qualité !

L’HUISSIER - Duverney en un seul mot !

IGOR (tournant le dos déçu) - C’était trop laid !.. On ne pourrait pas avoir de mauvaises nouvelles pour noircir un peu notre existence ?

L’HUISSIER (surpris) - Qu’est-ce qu’il raconte ?

DRUSELLA - Eh bien, Monsieur Duverney, que voulez-vous mesurer au juste ?

L’HUISSIER (la reprenant) - Maître Duverney !

ZABOR (s’adressant à l’huissier de façon hautaine) - Vous êtes bien gentil, mais le maître de céans, c’est moi !

L’HUISSIER (surpris et consultant son document) - Ah bon ? Vous n’êtes pas monsieur von Kostembach ?

ZABOR (insistant sur le mot « comte ») - Si fait ! Je suis le comte Zabor von Kostembach !

L’HUISSIER - Je préfère cela ! Cela m’aurait ennuyé de réveiller des gens en pleine nuit sans raison !

IGOR (haussant les épaules avec mépris) - Comme si on dormait en peine nuit !

L’HUISSIER - Vous avez dû recevoir ma grosse…

DRUSELLA (suspicieuse) - Une grosse ? Quelle grosse ? Zabor, tu reçois des grosses en douce ?

ZABOR - Mais non, voyons ! Je ne sais pas ce qu’il entend par là !

SASCHA (s’adressant à l’huissier) - Si vous voulez parler de votre femme, elle a dû s’égarer car on ne l’a pas vue !

L’HUISSIER - Ma femme ? Qu’est-ce qu’elle vient faire dans cette histoire ?

SASCHA - On ne sait pas ! C’est vous qui nous avez parlé d’une grosse : on en a déduit que c’était peut-être votre femme…

L’HUISSIER - Ma femme n’est pas grosse !

DRUSELLA - Ce n’est pas ce que vous disiez tout à l’heure !

L’HUISSIER - Je n’ai jamais dit que ma femme était grosse ! De toute façon à l’heure qu’il est, elle doit dormir, ma femme.

SASCHA (s’esclaffant) - Elle en écrase !

DRUSELLA (choquée) - Votre épouse dort encore à cette heure-ci ? C’est indécent ! À défaut d’être insomniaque !

L’HUISSIER - Pas du tout ! Ma femme a un excellent sommeil !

ZABOR - Bon, écoutez : vous êtes bien gentil, vous commencez à nous ennuyer avec votre femme !

L’HUISSIER - Je ne suis pas venu vous parler de ma femme !

DRUSELLA - Vous n’arrêtez pas, depuis que vous êtes entré !

IGOR - C’est vrai : vous faites une véritable fixation sur votre femme ! On s’en contrefout de votre femme figurez-vous ! Si encore il s’agissait d’une marquise !

L’HUISSIER - Bon, écoutez : ne cherchez pas à noyer le poisson ! J’en ai vu d’autres !

SASCHA - D’autres quoi ?

L’HUISSIER - D’autres gens comme vous !

DRUSELLA (intriguée) - Qu’entendez-vous par là ?

L’HUISSIER - Des gens criblés de dettes et qu’il faut que je saigne.

SASCHA (intéressé) - Ah ? Parce que vous en êtes ?

L’HUISSIER (avec un mouvement de recul) - Comment cela : « j’en suis » ?

SASCHA - Ben, un vampire, tiens ! Pas de la jaquette !

L’HUISSIER - On me traite souvent de vampire, en effet, mais cela me laisse froid !

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