LA FENETRE
(Trélazé, Maine et Loire, 1996)
La navrante platitude de l’aube s’égare sur l’horizon. Bientôt, l’arrogance du jour éclatera et blessera l’œil de pleurs. Dans la lumière, les ombres immenses des champs s’allongent sur les prairies au vert devenir. Les vaches broutent, le paysan laboure, les chiens aboient et le facteur passe. Tout dans la campagne s’accomplit, le labeur ponctuant les heures.
La fenêtre du grenier, de son point de vue observe. L’ennui la ferait bâiller si ses bois n’étaient gonflés. Ces immenses étendues percluses de banalités : mon Dieu ! Son regard intérieur la distrait ô combien davantage.
Les époques entassent ici un charmant bric-à-brac, hétéroclite, incongru, poussiéreux. Une machine à coudre guindée dans sa raideur passée de mode, loge des souris dans ses tiroirs. Un pot de chambre à l’émail antique héberge en son creux la langueur amollie d’un ballon de cuir. A l’angle d’une poutre, avec des éclairs d’argent et d’étain, des élingues tendent les haubans d’une araignée. Le plancher noirci par endroit garde le souvenir d’anciennes fuites. La naphtaline et le moisi rivalisent d’odeurs dans le remous de vieilles fissures.
L’arrivée d’une table au purgatoire modifie l’espace de son air gauche. Va commencer pour elle une longue quête de respectabilité. Le temps ne patine qu’avec lenteur, même si déjà la poussière a de grands élans de tendresse. Un miroir vermoulu d’une œillade lumineuse, éclaire la nouvelle venue avec gaieté. Tous les habitants, d’un frémissement, d’une ondulation, d’un craquement, lui souhaitent la bienvenue.
La fenêtre grince de plaisir : ces visions adoucissent son cœur de bois ; tandis qu’au dehors chante le coq sur son mont d’impiété.
La fenêtre du grenier, de son point de vue observe. L’ennui la ferait bâiller si ses bois n’étaient gonflés. Ces immenses étendues percluses de banalités : mon Dieu ! Son regard intérieur la distrait ô combien davantage.
Les époques entassent ici un charmant bric-à-brac, hétéroclite, incongru, poussiéreux. Une machine à coudre guindée dans sa raideur passée de mode, loge des souris dans ses tiroirs. Un pot de chambre à l’émail antique héberge en son creux la langueur amollie d’un ballon de cuir. A l’angle d’une poutre, avec des éclairs d’argent et d’étain, des élingues tendent les haubans d’une araignée. Le plancher noirci par endroit garde le souvenir d’anciennes fuites. La naphtaline et le moisi rivalisent d’odeurs dans le remous de vieilles fissures.
L’arrivée d’une table au purgatoire modifie l’espace de son air gauche. Va commencer pour elle une longue quête de respectabilité. Le temps ne patine qu’avec lenteur, même si déjà la poussière a de grands élans de tendresse. Un miroir vermoulu d’une œillade lumineuse, éclaire la nouvelle venue avec gaieté. Tous les habitants, d’un frémissement, d’une ondulation, d’un craquement, lui souhaitent la bienvenue.
La fenêtre grince de plaisir : ces visions adoucissent son cœur de bois ; tandis qu’au dehors chante le coq sur son mont d’impiété.
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