lundi 6 août 2012

de l'absurdité des sentiments

Cette personne ne pouvait me répondre puisqu'elle n'a jamais su, ou si peu...
 
 
REMEMBRANCES AMERES
(Nîmes, Gard, 1991)

    Ah, que la démence vienne et l’ivresse avec, avant que la vieillesse et son horrible cortège n’atteigne les rivages sinistrés de mon être !
    Souviens-toi de tout ce qu’on aurait pu faire et que l’on n’a pas fait ! Ces gestes laissés à l’état d’ébauches, nos mains si sages, et nos cœurs avides de découvertes ! Les rêves que l’on faisait, que la nuit défaisait et que l’on caressait sans jamais rien éprouver, ô détresse !
    Pourquoi demeurer lucide quand l’âme n’abrite que les amours éventées d’une jeunesse qui s’étiole au gré des courants d’air ? Le temps claque les portes sur les désirs, ne restent ici que les regrets, et les rides aussi.
      Pleurs futiles, rage ô combien inutile, l’horloge m’accable de son regard muet.
    Mes mains sont vierges de ton corps,  dis-moi : quelle musique fait-il quand les caresses jouent habilement sur l’épiderme ? J’invente dans la solitude de l’alcôve, d’envoûtantes sonorités qui bercent le silence indigeste, mais tout s’endort brutalement : je ne suis pas un grand musicien.
    Alors, dis-moi, où va ma vie ? Me reste-t-il des fruits dans lesquels mordre avant l’ultime oraison ?

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