dimanche 12 août 2012

PERDU POUR TOUJOURS
(La Rongère, Mayenne, 2012)

      Le voilà revenu, le poil blanchi d’errances et de poussières. Il se traîne en boitant aux pieds de son maître qui ne le reconnaît pas. Une lueur implorante éclaire les paupières humides du revenant. Bien sûr, il rêve d’une gamelle bien remplie, mais les odeurs familières du lieu qui l’a vu naître lui insuffle des envies de caresses. Il bave de sa mâchoire édentée à force de broyer des mois de  solitude.
      Personne ne se souvient de cette grimace de chien… Pourtant, comme il l’ont cajolé jadis, alors qu’il était chiot ! Mais non, déjà on l’écarte, on le rudoie, on le chasse ! Seul le chien sait rester fidèle… 
      Il geint faiblement : une douleur gigantesque déchire son âme ! Les coups ne sont rien, mais la détresse est immense !
      Voilà qu’il s’éloigne, sans but et sans espoir.
     Il cherche à présent un coin de verdure, loin des yeux, loin des cœurs, loin des rires, loin des plaintes, pour s’éteindre tranquillement.

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