LES CHEVEUX
(La Rongère, janvier 2014)
Naguère…
Mon Dieu, c’était hier !
Mes cheveux blancs, je les
arrachais un à un.
C’était un jeu, un
amusement de potache !
Ce jeu ne durait guère, car
je pouvais alors les compter sans aller jusqu’à dix. Au milieu de ma brune
chevelure l’intrus tranchait sans peine. A présent, cela me prendrait des
semaines !
A
cette époque aussi peu lointaine, je découvris une première ride ; dans le
miroir je l’accentuais en grimaçant, pour rire.
Aujourd’hui
mes sourires font la grimace, je voudrais bien faire la peau lisse, mais
l’épiderme est rebelle !
Demain…
Mon
Dieu, c’est bientôt !
Mes
cheveux blancs, je les compterai un à un.
Ce
jeu ne durera guère, car j’aurai perdu la notion des chiffres et du temps.
Peut-être aussi que je serai chauve.
Peut-être que mes yeux verront flou.
Peut-être que j’y serai indifférent.
Un
jour, c’est sûr, il ne faudra plus compter sur moi.
Je
serai mort.
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