mardi 17 mars 2020

Du vent !

Comme je lui trouve un parfum d'actualité, je me permets de reproposer ce petit texte à la lecture...

LE VENT
(Cassagnes, Gard, 1994)

    Le vent s’amuse dans les pages du “Midi Libre” du mois dernier, égaré en plein maquis, puis disperse le journal en nouvelles éparses parmi les chênes verts, les cades, la salsepareille... 
    Avec le recul du temps, les titres fanfarons portent le rouge de la honte, les déclarations tonitruantes tentent d’effacer d’un revers de pluie les caractères trop gras, les prévisions alarmistes, quant à elles, perdurent dans la sentence. 
    Aquilon s’ennuie entre les lignes, sous les colonnes, au milieu des polices... D’un mouvement d’humeur, il envoie tout en l’air ! Toutes ces nouvelles défraîchies, crasseuses, jaunies, retournent à l’ordure et aux papiers gras. Les articles et les chroniques se déchirent sur les épineux, un mot part dans une branche, une phrase se perd dans un buisson, un commentaire s’oublie dans l’herbe folle... 
    Ainsi ne reste que lambeaux de ce qui fut un journal, un message surréaliste expurgé des vanités, un langage étrange en vérité... 
    Le vent n’en a cure : il a d’autres chats à fouetter que ces histoires de chiens écrasés !
 

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