dimanche 27 juin 2010

Information de dernière minute : mon recueil de nouvelles La Bête à bon diable n’est plus en vente à la librairie M’Lire de Laval. Les quatre exemplaires vendus, l’ont été grâce à l’envie et la pugnacité des acheteurs (merci Bruno ! Merci Régis !) qui ont dû insister lourdement pour obtenir mon livre auprès du libraire… Comment peut-on espérer vendre un livre, s’il n’est pas sur une étagère, ou répertorié quelque part ? Un coin : "auteurs de notre région" aurait été pertinent…
Bah ! Tant pis ! J’ai une super vendeuse à la Jaille-Yvon !*
Tout de même, me dis-je, quel manque de curiosité : ne pas feuilleter le recueil, ni regarder la quatrième de couv’, ne pas consulter le blog de l’auteur…

COURBES
(1996)
Ici le monde achève sa courbe. Telle une longue plainte inaudible. Les couleurs ne colorent rien de visible. La poussière ne vient pas profaner le temps.
Nul ne vient sonder ces paysages immobiles. Les matins sont calmes, les nuits aussi. Le vide se répand comme le lierre. L’abandon se pose sur toutes choses. La solitude convient bien à ce décor.
Aucune voix ne vient rompre le silence. La beauté peu à peu s’évapore. Les sens dans la torpeur s’engourdissent. Les mots s’égarent en un souffle. Les larmes fuient avec délicatesse.
Ici le monde achève sa courbe. Rien ne transpire ni ne bouge. Pas de son, pas de brise. Les teintes se nuancent de vagues promesses. Le temps, dans sa promptitude et sa longueur, est infini.
S’il plaisait à quelque dieu, ce monde d’un cerne pourrait renaître. Le sourire d’un ange à ma fenêtre. Une ronde caresse sur ma tête. De jolies galbes sous ma couette. Quelques jolies phrases toutes bêtes...

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