J'exhume aujourd'hui un texte ancien dont la lecture m'a amusé. Il y a "quelque chose" en dépit des maladresses et une certaine candeur... Mais quoi : j'avais vingt-deux ans !
SOUVENIRS D’ARMEE
(Dugny, 1982)
Des brigands ont tué mon enfance qui dormait, tandis que la pluie radotait sur les toits de ses palabres mouillés. La nuit, haineuse, souriait par la lune soumise et les étoiles scintillaient d’un rire aigre. De haut de sa branche, seule la chouette a pleuré en silence à la vue du forfait.
« Mon Dieu ! Ces gros pieds et tous ces poils, ce n’est pas moi ! D’où sort cette panoplie ? » Ai-je hurlé le matin au lever.
La chambrée a explosé en un immense éclat de rire chargé d’ail et de vinasse. J’ai essuyé les assauts vulgaires des quolibets et des bourrades, dans l’air gris des cigarettes. J’ai feint de rire gras pour donner le change, en enfilant l’uniforme et les rangers.
Mais je n’ose plus m’endormir de peur que les spadassins nocturnes, sous la lune complice, ne s’arrachent ma jeunesse et m’abandonnent les oripeaux ridés d’un lugubre vieillard.
Pourtant, à travers mes lourdes paupières, j’entrevois le sommeil charognard qui attend son heure pour saisir mon esprit et j’ai peur.
Tout finira sans chanson dans un trou noir et si froid, où brilleront mes os blancs si seuls…
« Mon Dieu ! Ces gros pieds et tous ces poils, ce n’est pas moi ! D’où sort cette panoplie ? » Ai-je hurlé le matin au lever.
La chambrée a explosé en un immense éclat de rire chargé d’ail et de vinasse. J’ai essuyé les assauts vulgaires des quolibets et des bourrades, dans l’air gris des cigarettes. J’ai feint de rire gras pour donner le change, en enfilant l’uniforme et les rangers.
Mais je n’ose plus m’endormir de peur que les spadassins nocturnes, sous la lune complice, ne s’arrachent ma jeunesse et m’abandonnent les oripeaux ridés d’un lugubre vieillard.
Pourtant, à travers mes lourdes paupières, j’entrevois le sommeil charognard qui attend son heure pour saisir mon esprit et j’ai peur.
Tout finira sans chanson dans un trou noir et si froid, où brilleront mes os blancs si seuls…
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