(Grand'maison, Trélazé, 1996)
Quand on est triste, il faudrait pouvoir s’envoler et voir d’en haut sa douleur, comme un point noir sur la terre et se dire qu’ailleurs, à l’oubli de la mélancolie, il existe des rivières sans malheur. Mais le voile qui trouble le regard du désespoir empêche les visions sereines et brouille les élans du cœur. Ah, voler dans le bleu des cieux, se sentir fouetté par le ressac du vent, à la fois léger et puissant ! Respirer l’éther afin que la pensée s’aère d’une ivresse salutaire et voir enfin sa face changer d’air ! Mais le malheur et la désespérance arriment leurs élingues mouillées à la cervelle désenchantée : pour toute musique, de caverneuses pensées ; sur le visage un sourire blessé ; de paroles, qu’une confusion de mots éreintés ; aucun charme dévoilant des beautés.
Quand on est triste, on se sent couler du plomb dans l’âme, l’infini n’a pas d’horizon radieux, on trouve même l’avenir odieux. La douleur pèse sur l’esprit d’une extrème lourdeur et ne songe même pas à s’envoler.
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