On me demande souvent des extraits plus longs de ma pièce "Le Contrat flamand", visible sur le Proscenium ou la théâtrothèque, bon alors voilà :
ACTE 1 - scène 4
Monsieur Martin, Marie-Françoise
Monsieur Martin, Marie-Françoise
M. MARTIN (resté seul) - Dire qu’on s’est battu pour avoir un ascenseur ! (Un temps.) Bon alors, elle me pose un lapin madame Huisknecht ou quoi ? Trois quarts d’heure de retard ! (Il va vers la fenêtre.) Ça alors ! Il neige ! Paris sous la neige, c’est très joli, mais question circulation, ça va être la galère ! Le conducteur parisien d’ordinaire si arrogant et pressé, va se transformer en escargot débile ! Je ne suis pas prêt de récupérer madame Huisknecht ! (Le téléphone sonne, monsieur Martin va décrocher et en profite pour s’asseoir. Pendant la conversation, Marie-Françoise entre - porte centrale - sur la pointe des pieds. Elle porte des peluches dans un sac. Elle en dépose sur le sofa, en les faisant « asseoir » puis reste prostrée près du sofa) Allô ? Bonjour madame Huisknecht ! Quel plaisir de vous entendre ! (Menteur.) Non, rassurez-vous, je ne m’inquiétais pas du tout : j’ai vu le temps par la fenêtre ! (Machinalement.) Oui… De la neige… On appelle ça comme ça chez nous… Chez vous aussi ? Oui suis-je bête ! (Un temps.) Non pas des faucons, des flo-cons ! (Embarrassé.) Excusez-moi de vous reprendre madame Huisknecht, je ne remets pas en cause vos connaissances linguistiques ! (Un temps.) Vous parlez beaucoup mieux français que beaucoup de Wallons ? C’est possible… (Se rattrapant.) C’est certain ! (Un temps.) Vous avez essayé de me joindre à de nombreuses reprises, mais ça sonnait occupé ? (Embarrassé.) Oui… Euh… J’avais mal raccroché, c’est trop bête ! (Sur un ton plus alerte.) Dans une dizaine de minutes ? Je vous attends !
Il raccroche en se frottant les mains et se lève pour arpenter la pièce. Il tombe nez à nez avec Marie-Françoise raide comme la mort.
MARIE-FRANÇOISE (agitant sottement deux peluches sous le nez de M. Martin) - Bonjour beau-frère !
M. MARTIN (sursaute et fait les gestes désordonnés de quelqu’un happé par la surprise et la frayeur, tout en hurlant) - AAAHHHH !
Marie-Françoise ne s’attendant pas à cet accueil, lâche ses peluches d’effroi, en poussant un cri de souris.
M . MARTIN (reprenant ses esprits) - Marie-Françoise ! A quoi est-ce que tu joues ? Pourquoi te caches-tu dans les coins sombres pour me faire peur ? C’est belle maman qui t’envoie pour se venger ?
En off, on entend des coups sourds qui viennent du plancher.
M. MARTIN - Quand on parle du loup !
MARIE-FRANÇOISE (ramassant les peluches tombées au sol) - Je suis désolée… Je ne voulais pas déranger !
M. MARTIN - C’est réussi ! Bon assieds-toi. (Un temps, voyant que Marie-Françoise ne parle pas.) Qu’est-ce que tu veux ? Je n’ai pas beaucoup de temps.
MARIE-FRANÇOISE (s’assoit sur le sofa à côté des peluches) - Ce ne sera pas long. Je suis venue te fourguer des peluches.
M. MARTIN - Excuse-moi, cela ne m’intéresse pas du tout : j’ai passé l’âge et mes enfants aussi !
MARIE-FRANÇOISE (suppliante) - C’est pour les petits enfants du Burkinafaso !
M. MARTIN - Et bien, c’est à eux qu’il faut les donner !
MARIE-FRANÇOISE - Le but c’est de les vendre, ces peluches !
M. MARTIN - Tu veux vendre des peluches aux Burkinabés ? Je sais que tu n’as ni le sens des réalités ni celle des affaires, mais je te signale que le niveau de vie au Burkinafaso est à ras des pâquerettes !
MARIE-FRANÇOISE - Mais non ! C’est pour qu’ils puissent manger !
M. MARTIN (ironique) - Ils vont manger tes peluches ?
MARIE-FRANÇOISE - Tu es horrible ! (Enlaçant une peluche.) Ils ne vont pas manger mes nounours !
M. MARTIN (amusé) - Ah ? Parce qu’en plus, ils sont difficiles ! (Un temps, voyant la tête de Marie-Françoise.) Non, là je blague Marie-Françoise !
MARIE-FRANÇOISE - Allez ! Sois sympa ! 15 euros par peluche, ce n’est pas la mer à boire pour toi !
M. MARTIN (retournant à son bureau pour prendre le chéquier) - Bon, d’accord ! Je t’en prends une ! Tu me feras un reçu pour mes impôts.
MARIE-FRANÇOISE (gribouillant un reçu) - Prends en un aussi pour Lorraine. Je viens de la croiser, elle m’a dit qu’elle voulait participer.
M. MARTIN (faisant le chèque en levant les yeux au ciel) - Bon. Trente euros… (Tendant le chèque.) Voilà.
MARIE-FRANÇOISE - Merci pour eux Francis ! (Désignant les peluches sur le sofa.) Choisis.
M. MARTIN (observant rapidement) - Celui ci et celui là. (Marie- Françoise lui donne les peluches. M. Martin les renifle.) D’où elles sortent tes peluches ? Elles empestent !
MARIE-FRANÇOISE (tendant le reçu) - Ce sont des dons. C’est normal qu’il y ait une petite odeur : les gens récupèrent ça dans leur grenier… (Reprenant l’une des peluches et lui en proposant une autre.) Tiens ! Prends plutôt celle-ci.
M. MARTIN (Il va ranger les peluches dans un tiroir de la bibliothèque.) - Oui, bon ! Merci ! (Il sort côté jardin) Je vais me laver les mains, je n’ai pas envie de choper des miasmes !
MARIE-FRANÇOISE (se déplaçant pour parler à travers la porte) - Je vais y aller. Ne te dérange pas je connais le chemin.
M. MARTIN (en off) - J’arrive !
MARIE-FRANÇOISE (laisse tomber un canard qui fait pouêt et sort par la porte centrale.) - Non, non ! Je ne veux pas déranger ! Au revoir Francis !
M. MARTIN (revenant en scène et surpris de ne plus voir personne) - Elle est partie ? C’est vraiment un cas ma belle-sœur ! (Il marche sur le canard qui fait pouêt et sursaute.) AH ! C’est quoi ce truc encore ? (Il ramasse l’objet et le jette dans la corbeille à papier de rage.) Pénible ! (Il retourne se laver les mains.)
La sonnette retentit.
Il raccroche en se frottant les mains et se lève pour arpenter la pièce. Il tombe nez à nez avec Marie-Françoise raide comme la mort.
MARIE-FRANÇOISE (agitant sottement deux peluches sous le nez de M. Martin) - Bonjour beau-frère !
M. MARTIN (sursaute et fait les gestes désordonnés de quelqu’un happé par la surprise et la frayeur, tout en hurlant) - AAAHHHH !
Marie-Françoise ne s’attendant pas à cet accueil, lâche ses peluches d’effroi, en poussant un cri de souris.
M . MARTIN (reprenant ses esprits) - Marie-Françoise ! A quoi est-ce que tu joues ? Pourquoi te caches-tu dans les coins sombres pour me faire peur ? C’est belle maman qui t’envoie pour se venger ?
En off, on entend des coups sourds qui viennent du plancher.
M. MARTIN - Quand on parle du loup !
MARIE-FRANÇOISE (ramassant les peluches tombées au sol) - Je suis désolée… Je ne voulais pas déranger !
M. MARTIN - C’est réussi ! Bon assieds-toi. (Un temps, voyant que Marie-Françoise ne parle pas.) Qu’est-ce que tu veux ? Je n’ai pas beaucoup de temps.
MARIE-FRANÇOISE (s’assoit sur le sofa à côté des peluches) - Ce ne sera pas long. Je suis venue te fourguer des peluches.
M. MARTIN - Excuse-moi, cela ne m’intéresse pas du tout : j’ai passé l’âge et mes enfants aussi !
MARIE-FRANÇOISE (suppliante) - C’est pour les petits enfants du Burkinafaso !
M. MARTIN - Et bien, c’est à eux qu’il faut les donner !
MARIE-FRANÇOISE - Le but c’est de les vendre, ces peluches !
M. MARTIN - Tu veux vendre des peluches aux Burkinabés ? Je sais que tu n’as ni le sens des réalités ni celle des affaires, mais je te signale que le niveau de vie au Burkinafaso est à ras des pâquerettes !
MARIE-FRANÇOISE - Mais non ! C’est pour qu’ils puissent manger !
M. MARTIN (ironique) - Ils vont manger tes peluches ?
MARIE-FRANÇOISE - Tu es horrible ! (Enlaçant une peluche.) Ils ne vont pas manger mes nounours !
M. MARTIN (amusé) - Ah ? Parce qu’en plus, ils sont difficiles ! (Un temps, voyant la tête de Marie-Françoise.) Non, là je blague Marie-Françoise !
MARIE-FRANÇOISE - Allez ! Sois sympa ! 15 euros par peluche, ce n’est pas la mer à boire pour toi !
M. MARTIN (retournant à son bureau pour prendre le chéquier) - Bon, d’accord ! Je t’en prends une ! Tu me feras un reçu pour mes impôts.
MARIE-FRANÇOISE (gribouillant un reçu) - Prends en un aussi pour Lorraine. Je viens de la croiser, elle m’a dit qu’elle voulait participer.
M. MARTIN (faisant le chèque en levant les yeux au ciel) - Bon. Trente euros… (Tendant le chèque.) Voilà.
MARIE-FRANÇOISE - Merci pour eux Francis ! (Désignant les peluches sur le sofa.) Choisis.
M. MARTIN (observant rapidement) - Celui ci et celui là. (Marie- Françoise lui donne les peluches. M. Martin les renifle.) D’où elles sortent tes peluches ? Elles empestent !
MARIE-FRANÇOISE (tendant le reçu) - Ce sont des dons. C’est normal qu’il y ait une petite odeur : les gens récupèrent ça dans leur grenier… (Reprenant l’une des peluches et lui en proposant une autre.) Tiens ! Prends plutôt celle-ci.
M. MARTIN (Il va ranger les peluches dans un tiroir de la bibliothèque.) - Oui, bon ! Merci ! (Il sort côté jardin) Je vais me laver les mains, je n’ai pas envie de choper des miasmes !
MARIE-FRANÇOISE (se déplaçant pour parler à travers la porte) - Je vais y aller. Ne te dérange pas je connais le chemin.
M. MARTIN (en off) - J’arrive !
MARIE-FRANÇOISE (laisse tomber un canard qui fait pouêt et sort par la porte centrale.) - Non, non ! Je ne veux pas déranger ! Au revoir Francis !
M. MARTIN (revenant en scène et surpris de ne plus voir personne) - Elle est partie ? C’est vraiment un cas ma belle-sœur ! (Il marche sur le canard qui fait pouêt et sursaute.) AH ! C’est quoi ce truc encore ? (Il ramasse l’objet et le jette dans la corbeille à papier de rage.) Pénible ! (Il retourne se laver les mains.)
La sonnette retentit.
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