samedi 12 avril 2014

Père et fille

Le spectacle « Père et fille » a vu le jour en 2005 et a tourné pendant deux ans en Pays de Loire. Certains des sketches connaissent depuis une vie indépendante et sont devenus des incontournables : « Mercredi ou les choses de la vie » (voir ci-après), « Madame Bertier », « Le lapin » ou « Le Père Noël ». La pièce d’une durée d’une heure environ, est disponible sur simple demande.








MERCREDI, OU LES CHOSES DE LA VIE

Sketch humoristique

De Lionel de MESSEY




Sketch ayant pour thématique : la relation père-fille, la télévision, les quiproquos.



Durée : 5 minutes environ.



Distribution :



LE PERE : enseignant. Farouche opposant à la culture télévisuelle.



LA FILLE : 8 ans environ (peut être jouée par une jeune adulte.) Espiègle.



Décor : minimaliste. Deux chaises, ou un décor de salon.



Costumes : Pantalon sombre et chemise blanche pour le père. Jupe et socquettes blanches pour la fille.



Tout public



Synopsis : Une petite fille voudrait que son père joue avec lui alors qu’il est en train de lire. Son père accepte plutôt que de voir sa fille s’abrutir devant la télévision des voisins. La situation  dérape de façon inattendue, au grand dam du père…

 



L’auteur peut être contacté par courriel : lionel.demessey@laposte.net



Pour toute demande d’autorisation et d’exploitation de cette pièce :




A l’ouverture, le père est en train de lire. Sa fille surgit en trottinette et fait un ou deux tour dans la pièce pour se faire remarquer.


LA FILLE (posant sa trottinette) : Dis papa, tu joues avec moi ?



LE PERE (levant le nez de son bouquin) : Allons bon, tu ne vois pas que je suis en train de lire ?



LA FILLE (d’un air et d’un pas décidés) : Bon, je vais regarder la télé...



LE PERE (outré, faisant un geste pour arrêter sa fille) : Ah, non ! Tu ne vas pas t’abrutir comme les petites voisines !



LA FILLE (revenant) : Ben dis donc, quand je vais leur dire que tu les traites d’abruties, elles vont être contentes ! Et encore, t’as pas vu leur mère !



LE PERE : Tu n’es pas obligée de répéter tout ce que  je dis, non plus ! (Il se replonge dans son livre.)



LA FILLE : En plus c’est très bien la télé : on s’instruit.



LE PERE (méprisant, sans lever le nez de son livre) : Ca serait nouveau !



LA FILLE : J’ai vu un film animalier.



LE PERE : Les voisins remontent dans mon estime...



LA FILLE : Ben dis donc, les éléphants y’a pas que la trompe qu’est énorme !



LE PERE (sortant de sa lecture) : Comment ?



LA FILLE : Ça a une de ces zigounette !



LE PERE (choqué) : Nathalie !



LA FILLE : Ben quoi ? C’est la nature ! Tu sais la reproduction, ca ne concerne pas que les photocopieuses ! C’est monsieur Bertier qui l’a dit.



LE PERE (exaspéré) : Ah, si c’est monsieur Bertier qui l’a dit ! Bon qu’est-ce qu’ils te font voir encore comme âneries ces dégénérés ?



LA FILLE : J’ai vu un super film policier ! A la fin, le bandit fume tranquillement sa cigarette, mais il se fait descendre. (Un temps.) Faut dire qu’il avait la police aux fesses ! Alors il se retrouve avec deux trous de balle dans le dos.



LE PERE : Je crois que tu vas espacer tes visites chez les Bertier ma chérie, ne serait ce que pour le vocabulaire ! Bon laisse-moi lire ! (Il reprend sa lecture.)



LA FILLE (tirant la manche de la chemise de son père) : J’ai envie que tu joues avec moi !



LE PERE (se dégageant) : Oui, mais moi, j’ai envie de lire !



LA FILLE (partant décidée) : Bon, alors je vais m’abrutir chez les Bertier, ces dégénérés qui ont la télé...



LE PERE (bondissant pour rattraper sa fille) : Alors là, tout, mais pas ça !



LA FILLE (triomphant) : Enfin, tu deviens raisonnable ! Bon, je t’épargne la corde à sauter, t’es vraiment trop nul ! La marelle d’accord ? (Elle sort un palet de sa poche, ou d’un coin de la scène.)



LE PERE : Oh, non ! Tu sais bien que j’ai horreur des jeux de filles ! En tous cas ceux là...



LA FILLE (intéressée) : T’en connais d’autres ?



LE PERE (embarrassé) : Oui ! Non ! enfin ce n’est pas de ton âge !



LA FILLE (soupçonneuse) : Comment ça se fait que tu connaisses des jeux de filles que j’connais pas ?



LE PERE (noyant le poisson) : Tu as tout le temps de les connaître... Alors la marelle ?



LA FILLE : C’est maman qui te les a appris ?



LE PERE : Voilà ! (Soudain très intéressé par la marelle.)  Bon alors qui commence ?



LA FILLE : C’est ça que j’entendais l’autre soir ?



LE PERE (inquiet) : De quoi est-ce que tu parles ?



LA FILLE : Vous aviez de drôles de voix, vous jouiez à la poupée en cachette, c’est ça ?



LE PERE (embarrassé) : Je... Je ne me souviens pas... (Ayant une inspiration subite.) On devait jouer aux dominos !



LA FILLE : Ah non, vous étiez trop agités pour ça !



LE PERE (très embarrassé) : Les fléchettes peut-être ?



LA FILLE : Je crois pas... un coup maman disait non, un coup elle disait oui. Finalement vous avez dit oui tous les deux très souvent et puis c’était fini. (Le père ne sait plus où se mettre ni quoi faire de ses mains.)



LE PERE (explosant) : Bon, écoute, autant que tu le saches : ta mère et moi on testait la photocopieuse !



LA FILLE (l’air ingénu) : Ah ? Vous jouiez à papa-maman ? Ben dis donc, j’espère que c’était pas comme dans le reportage...



LE PERE (agressif) : Quoi ? Quel reportage ?



LA FILLE : Oh, rien... (Chantonnant innocemment en lançant le palet.) Un éléphant, ça trompe, ça trompe ! Un éléphant ça trompe énormément !


FIN


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