MON ARBRE

(mai 2014)

Mon arbre est désormais bien vieux et ses racines puisent l’eau croupie d’un passé révolu.

Vers le ciel sans dieux, en une prière aussi grotesque qu’inutile, la ramure craque en tendant ses bras immenses.

De lassitude plus que de désespoir, il jette au sol quelques feuilles où sont couchés des poèmes un peu gauches.

Non, il ne joindra plus son rire à celui des arbrisseaux, il ne répondra pas non plus aux appels du vent, ni davantage aux prétendus familiers.

Car mon arbre est trop âgé pour les âcres hypocrisies, les amitiés sans lendemain et toutes ces grimaces du cœur.