vendredi 6 août 2010

MON ANGE
(Cassagnes, Gard, 1994)

Quand la vie nous berce d’illusions, la mort attend que l’on se couche : elle nous bordera - elle nous aime tous ! - dans un pli de terre meuble et baisera doucement nos paupières.
Alors, il sera trop tard pour ceux d’ici pour dire ce qu’ils avaient encore à nous dire. Alors, ils regretteront d’avoir trop parlé et pas assez dit. Nous essaierons de nous consoler avec les regrets éternels, aux frôlements des séraphins.
Mais toi, mon ange, à quoi songes-tu quand tu souris ? Sont-ce les nues qui brillent à ta lèvre nue ? Souvent, j’espère dans la solitude désenchantée, à l’oubli des cœurs, voir ta face à ma face accrochée en un farouche baiser !
Je finirai mes saisons en enfer, à force d’espérer, sans jamais avoir osé...
Quand nous aurons revêtu le masque des vieillards, avec des courbatures jusque dans la voix et dans le regard, nous implorerons les cieux en de pauvres gestes, nos faces figées en des prières grotesques, pour qu’enfin cesse le carnaval dérisoire.

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