LA MORT DU RADIATEUR
(Cassagnes, Gard, 1992)
(Cassagnes, Gard, 1992)
Le vieux radiateur en fonte arrache de ses tripes d’humiliants borborygmes, l’aérophagie le gagne, un goût d’eau viciée lui remonte au goulot, il faudrait le purger, mais personne pour l’assister ! Déjà, il souffre d’hémiplégie, la chaleur n’irrigue plus qu’un de ses côtés, ses pieds sont glacés comme jamais, l’âge fait de ces ravages ! Sur son vieux corps tordu, la transpiration se condense en gouttelettes de peur, il n’est pas bien préparé à l’instant qu’il sent venir : qu’y a-t-il dans cet après, quand vous emporte le ferrailleur ?
Oh ! Il n’a pas grand chose à se reprocher le vénérable poussah de fonte, tout juste a-t-il succombé au péché de volupté quand l’eau chaude irriguait ses tubulures et le plongeait dans un rêve alangui. L’orgueil l’effleurait aussi quand pour se réchauffer, les mains humaines flattaient ses côtes, ou quand la vanne de Bakélite tournait comme ivre, sous les doigts d’une jeune-fille.
Oh ! Oui : plus chaud, plus chaud ! C’était jadis, pourtant c’était hier !
La solitude glacée s’est emparée de la pièce où le silence s’imprègne des ultimes râles du radiateur à l’agonie. Le brave ne sent plus aucune ardeur l’habiter, pourtant il voudrait vivre ! Mais le froid l’a rattrapé, une coulure vermeil à son flanc le condamne à jamais.
Oh ! Il n’a pas grand chose à se reprocher le vénérable poussah de fonte, tout juste a-t-il succombé au péché de volupté quand l’eau chaude irriguait ses tubulures et le plongeait dans un rêve alangui. L’orgueil l’effleurait aussi quand pour se réchauffer, les mains humaines flattaient ses côtes, ou quand la vanne de Bakélite tournait comme ivre, sous les doigts d’une jeune-fille.
Oh ! Oui : plus chaud, plus chaud ! C’était jadis, pourtant c’était hier !
La solitude glacée s’est emparée de la pièce où le silence s’imprègne des ultimes râles du radiateur à l’agonie. Le brave ne sent plus aucune ardeur l’habiter, pourtant il voudrait vivre ! Mais le froid l’a rattrapé, une coulure vermeil à son flanc le condamne à jamais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire