lundi 20 septembre 2010

BOCA NEGRA
(Cassagnes, 1994)

Un affreux sourire déchire sa bouche. Ainsi, du cloaque va naître un mensonge. Imitant son lointain cousin, ce cul rose lâche des mots vains. Les pets aux sombres origines, n’ont pour autant d’aussi noirs desseins !
Oh, comme la soif du silence vient, quand nous abreuve la lippe ! La colonne des mots chameaux s’étire de bavardises en médisances. Le rêve entretient une oasis de tendresse dans ce désert affectif et le verbe navigue dans le mirage. Martyr de l’entendement !
La langue claque à l’amorce d’une insulte, les mâchoires s’édentent sur la glose. Au palais, aucune nuit n’est contée. L’haleine noie sournoisement les points d’interrogations. Les lèvres ont-elles à tout jamais renoncé à l’art poétique ? Les charmantes commissures enfanteront-elles des rires ? La moue charnue écrasera-t-elle un doux baiser ?
Non, jamais ! Cette bouche en coeur ne veut pas se compromettre en dessinant des mots d’amour.

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