vendredi 24 septembre 2010

COR
(Trélazé, Maine et Loire, 1996)

Mon cœur est à l’abandon comme un jardin oublié, jamais cultivé... Partout le lierre, le liseron, aucun trait de Cupidon...
Dans cet amas de paresse, on peut sentir encore des parfums éventés : la tendresse a des effluves tenaces...
Une brise imperceptible rappelle d’anciennes caresses. Au sein de l’herbe folle, on découvre parfois des fleurs sages dont le souvenir fait mal.
Mais la fontaine autrefois si fraîche de mots tendres, n’abreuve plus que le morne quotidien.
Plus de parterres, plus de frondaisons ni d’allées, mais des pierres humides de rosée et de l’ombrage partout sur mes pensées.
Mon cœur est devenu ce muscle idiot qui ne bat que pour moi ; un organe qui poursuit palpitant son office, un besogneux rompu aux nécessités, un pourvoyeur de sang, un vampire à la solde de mon corps !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire