A ma plus fidèle lectrice (pour ne pas dire admiratrice), ce petit cadeau symptomatique de ma forme actuelle sur le plan de l'écriture...
LA PAGE BLANCHE
(Trélazé, Maine et Loire, 1995)
La feuille blanche attend, docile, soumise, son chargement de mots. Elle ne veut pas rester vierge, elle veut être couverte, sentir le va et vient des liés et déliés.
La voilà parcourue d’un frisson, dans l’expectative grisante. Ah, son corps languit des baisers d’encre ! Mais la main suspend son geste, dessinant une ombre triste.
L’inspiration est en panne, le stylo en berne et la page désespère d’une caresse. Blême sous la lampe, la feuille luit du fol espoir de brunir. Quelques phrases la combleraient pourtant d’un sombre bonheur.
Cependant, l’esprit est en manque, incapable de fournir matière à l’écriture. Sec, au bout des doigts, l’instrument renâcle, fait des ronds d’incertitude et jamais ne se pose.
Le papier virginal est au supplice d’étaler aux yeux du monde sa surface lisse, dépourvue de vice. En son cœur immaculé, de grands désirs naissent de révéler enfin, toute la noirceur de son âme.
Enfin, gicle sur la blanche soumise, un jet d’encre libérateur. Une tâche anthracite souille la misérable étendue.
Finie, froissée, elle disparaît dans la corbeille parfumée de fleurs oubliées.
La voilà parcourue d’un frisson, dans l’expectative grisante. Ah, son corps languit des baisers d’encre ! Mais la main suspend son geste, dessinant une ombre triste.
L’inspiration est en panne, le stylo en berne et la page désespère d’une caresse. Blême sous la lampe, la feuille luit du fol espoir de brunir. Quelques phrases la combleraient pourtant d’un sombre bonheur.
Cependant, l’esprit est en manque, incapable de fournir matière à l’écriture. Sec, au bout des doigts, l’instrument renâcle, fait des ronds d’incertitude et jamais ne se pose.
Le papier virginal est au supplice d’étaler aux yeux du monde sa surface lisse, dépourvue de vice. En son cœur immaculé, de grands désirs naissent de révéler enfin, toute la noirceur de son âme.
Enfin, gicle sur la blanche soumise, un jet d’encre libérateur. Une tâche anthracite souille la misérable étendue.
Finie, froissée, elle disparaît dans la corbeille parfumée de fleurs oubliées.
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