LE DERNIER VOL DU PIGEON VOYAGEUR
(Trélazé, Maine et Loire, 1996)
Sobre élan au cœur du ciel, il vole, un pli sous son aile.
Les mots écrits, par lui s’envolent, loin, dans la douleur du ciel.
L’azur cache ses bleus d’une ouate blanche.
La mitraille strie l’horizon d’obliques sévères.
Pourtant, malgré la misère, malgré l’horreur, en dépit de la guerre,
L’oiseau bat de ses ailes grises, la malheureuse atmosphère.
Ce messager de ma plume emporte dans ses pattes roses,
Un peu d’espérance, là-bas, au bout de son voyage...
Mais sa trajectoire fait une mauvaise rencontre dans un angle mort du ciel ;
Une tâche rouge déchire son jabot.
Le désordre s’empare de son vol, le désaccord règle ses ailes,
La vie bientôt s’égare dans l’éther livré à l’enfer.
Et tombe l’oiseau, sans bruit, en décrivant des cercles pleins de gravités.
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