PETIT COURS DE CHIMIE ORGANIQUE

Août 2014

 Déridez vos sens mon ami, vous y verrez plus clair. De ses doigts fins, elle déchira votre cœur, que n’était-il de fer ? Vous voilà, chavirant sur les flots d’un chagrin sans fin, écumant de rage ou pleurant comme un veau ! Accompagnez-moi dans la brume, mon ami, acceptez ce verre, ses vapeurs, et voyagez sans peur dans la tourmente de l’ivresse. N’espérez pas surtout : elle ne reviendra pas. Glacez votre cœur, ou mieux, changez-le en pierre ! Elles sont ainsi faites : délicatement ingrates, épluchant votre âme jusqu’à l’ennui et jetant le tout au bout du compte.

Déridez vos sens vous dis-je, votre caboche n’en sera que plus belle. Dans les tourbillons ocres, enveloppez votre langueur et dans les virginales vapeurs, oubliez vos rancœurs.

Alors ? Vous y êtes ? 

Le vertige fige votre regard, arrime vos pensées, défigure votre ancien bonheur, il lave votre raison et dans cette folie passagère, une nouvelle illusion s’impose.

Voilà, mon ami, ne me remerciez pas : la joie, l’amour, la tristesse... Un peu de chimie tout au plus…